EXCLAMATIONS !!!

Gazette trimestrielle gratuite des fous de bassan!

janvier/mars 2015 - n°44

EDITO

Les débuts d’année ont toujours quelque chose de mélancolique. On a beau le savoir, tout nous dit alors que le temps passe. On repense à des mots que l’on n’a pas su dire, à des gestes que l’on n’a pas osés, à des visages qui déjà s’estompent. Car c’est ainsi : dans cette vie, on n’en finit pas d’errer… Et puis quelque chose vous frappe, qui vous sourit : un mot dont l’étrangeté vous étonne, un geste d’une grâce inconnue, un visage dont le contour renouvelle la douceur du monde. Car tels vont les jours : chaque matin est absolument neuf et ce qui est à venir n’est jamais encore advenu…
Invité en avril 2012 pour une résidence d’écriture, il m’aura fallu trente mois pour cette émotion sans égale : tenir entre mes mains le texte de « Blés », un roman. Mon roman. Le neuvième, le premier. Car un livre c’est comme un amour : c’est toujours le premier. On ne peut romancer qu’en état d’amour. Et l’amour qui accompagna Blés fut à l’image de ce pays : d’une beauté lumineuse, d’une tendresse sans nom. Le roman le dit. D’une absolue fidélité car, en ce pays, même les oiseaux sont fidèles à la Loire. Moi qui vagabonde beaucoup, j’ai appris ce que veut dire être de quelque part.
Ne croyez pas que je parle de moi. Je parle de vous. Les LETTRES du PAYS m’ont appris à vous connaître. Jean Wiart, le personnage central de Blés, est à votre image. La vie a pu le malmener, il est demeuré fidèle à ses amours. Il a pu, parfois, hésiter, se tromper, jamais il ne s’est trahi. De Baule à Baule, il aura, comme tout un chacun, vécu mille vies. Et j’ai hâte maintenant que vous le découvriez. Car c’est ainsi : tout ceci – écrire, raturer, reprendre, tâtonner, passer des nuits blanches – ne saurait se dénouer que dans l’offrande au lecteur. C’est à Beaugency que je l’ai appris. Que je l’ai apprise…
Quand Flaubert osa dire : « Madame Bovary c’est moi ! », il signifiait par là que le personnage de roman hante et transforme le romancier. Et c’est précisément de transformations que les trois spectacles de ce trimestre vont vous entretenir ce trimestre.
La Chanson des pierres - par Bruno de la Salle qui rénova, en France, l’art du conte – nous raconte comment Le Grand Borgne, par ses méthodes tyranniques, faillit bien transformer en infanticide le paisible Petit Jean.
Dans La Mét@morphose, le grand Kafka fait de Gregor Samsa un mutant : le voici devenu, en une nuit, un monstrueux insecte…
Plus paisibles sont les transformations opérées au sein de la famille. Quoique… C’est ce que nous diront les Dirlamateurs, en complicité avec les jeunes instrumentistes de l’école de musique.
Roger Wallet

Exclamations !!! N°44

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